dimanche 27 janvier 2013

De la légitimité de l'instinct maternel



Aujourd’hui, un texte qui me tient tout particulièrement à cœur et qui n’a pas grand-chose à voir avec les images de la semaine, qui, on le sait, a été glaciale, sombre, et dont on sort avec un grand soulagement. L’actualité ? Il neige (un scoop, surtout en hiver !), un procès très attendu autour des parents infanticides de Typhaine, et, Florence Cassez libérée grâce à une procédure viciée par une reconstitution plus que douteuse. Ses parents sont aux anges, les parents des victimes d’enlèvement commis par son compagnon beaucoup moins. 


Jour 21
Film noir
 Une chanson que toute les femmes sans enfants ont dû entendre au moins une fois dans leur vie : « de toute façon, tu ne peux pas comprendre, tu n’as pas d’enfants ». Cette phrase m’a toujours mise en rage. Dans l’esprit des femmes devenues mères, on ne peut être complète qu’à condition d’avoir fait un enfant. Il n’y a qu’à voir certaines parturientes qui ont l’impression d’avoir inventé la poudre et qui donnent même quelques leçons à leurs géniteurs (qui n’ont jamais eu d’enfant et surtout pas elles bien sûr). Avant cela, on est égoïste de vivre pour soi, et surement complètement irresponsable. C’est bien connu. Cette semaine, j’ai largement eu le temps de me poser quelques questions.
 
Jour 22
Le passage glacé
 Quid de l’instinct maternel quand on nous impose sur toutes les chaines à l’heure du dîner un couple qui déclare l’absence d’une enfant pendant des mois. On finit par apprendre que ce même couple, capable de pleurer devant les caméras, de raconter le chemin par lequel passe tous les jours la petite fille et sa mère (et tout ça au présent pour la rendre bien vivante) est coupable du meurtre de cette même petite fille. Coups à répétitions, fracture du bras par torsion, douches froides. La petite fille a été déscolarisée pour que ses deux tortionnaires s’adonnent avec plus de liberté à leurs sévices.  Sa petite sœur est épargnée, voire choyée, pendant qu’elle s’éteint sous les coups.
 
Jour 23
Sud rail - Solidaires
 Quid de l’instinct maternel quand une mère de deux enfants étrangle le troisième parce que son compagnon menace de la quitter si elle avait un troisième enfant ?
Quid de cette mère qui accumule ses bébés dans un congélateur et cache ses grossesses à son mari ? 
Jour 24
Dark night
 J’ai fait l’expérience de taper « infanticide » sur Google, je me suis retrouvée devant des pages et des pages à m’en donner la nausée de toutes ces mères dotées « naturellement » de cet instinct maternel qui assassine avec « amour » leur enfant.
 
Jour 25
Rue La Fayette
 Pendant ce temps, des couples désespérément stériles cherchent à adopter un enfant qu’ils vont chercher à l’autre bout de la planète. On défile contre l’adoption d’un enfant par un couple gay parce que l’amour et l’équilibre qui sera donné aura moins de valeur que l’amour et l’équilibre donné par un couple hétéro. Mieux vaut un enfant élevé par un couple indigne mais hétéro.

Jour 26
Reflets bleus
 Ceux qui me connaissent savent l’historique de mon enfance. J’ai renié ma génitrice et il est très probable que je n’aurai jamais d’enfant grâce aux souvenirs que j’ai eu de la mienne. Surement pour ne pas reproduire (même s’il ne s’agit que d’un très faible pourcentage de probabilité) la violence de ma chère mère.
 
Jour 27
Old Times

Je n’ai pas le sentiment d’être incomplète sous prétexte de ne pas avoir eu d’enfants. J’ai un neveu et une nièce, j’ai participé à leur vie jusqu’ici, même si ce n’est pas aussi souvent que je l’aurais voulu. Mes copines, et néanmoins, mamans m’ont fait participer à la vie de leur bout de chou. Je ne me sens pas incomplète, je n’ai pas de vide, ou de désir d’enfant absolu. Ça ne fait pas de moi quelqu’un d’égoïste ou d’inconséquent. J’ai transmis à ma manière.

Quant à l’instinct ….. Parlons déjà de responsabilité, on aura déjà fait un grand pas !

3 commentaires:

  1. J'aime beaucoup la photo de la gare, les contraste les noirs, le réverbère, la composition tout y est à mon goût!

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  2. Au-delà des photographies, j'ai aimé te lire Carole...j'adhère et suis sensible à tes mots posés là.

    Amitiés

    Alain

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  3. Me han encantado las fotografías en la estación de tren, y el blanco y negro le da al lugar una atmósfera muy intrigante. Muy lindas fotos.

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