En cette fin de trimestre, j'ai demandé à une amie sa contribution pour l'écriture d'un texte qui illustrerait ces trois premiers mois de ce pari fait avec moi-même et auquel je vous fait participer. Elle m'a soumis ces lignes et je vous les livre avec plaisir.
365 jours par an je sens la chaleur couler dans mes veines comme un
breuvage brûlant, il parcours ma chair comme un serpent fou, révélant au
passage des parcelles inconnues de mon être. La colère peut monter comme une
marée folle, la lune renie tout lien avec cette sombre farandole. Le mal
s'immisce dans mon verbe, il se glisse dans mon regard révélant la dureté d'un
diamant aux éclats bruts. J'ère parfois dans les allées glauques de la haine et
de la rancoeur. Ces jumelles sans coeur ne sont pas mes amies, pourtant elles
troublent si rapidement l'onde de mes pensées. La rage au bord des lèvres, le
souffle court, j'aimerais tout lâcher comme un chien de combat sur le premier
venu... Mais je ne suis pas une exterminatrice, je ne détruis pas l'autre, je
ne veux pas...
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Jour 86
Fleurs de poubelle |
365 jours par an je garde cette ombre confinée en moi. Nous nous
observons mutuellement, chacune cherchant la faille de l'autre. Comme deux
animaux sauvages, chacune tourne autour de l'autre, cherchant à marquer son
territoire. Le combat semble la seule issue. Je rends finalement les armes sans
pour autant abdiquer. Je l'accepte, je m'accepte. Je la regarde pour ce qu'elle
est, une enfant blessée. Je la console, la berce, la calme et lui rend sa
liberté. Elle finit par briller de sa propre volonté d'être et rejoint le
firmament de mes blessures cicatrisées.
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Jour 87
Gamine |
365 jours par an je goûte chaque petit morceau de vie, je respire chaque
lever de soleil et j'en expire chaque coucher, éblouie par une éternelle
symphonie de couleurs. Je m'abandonne à cette douceur bienveillante, les yeux
clos, le visage inondé de reconnaissance pour ce spectacle permanent. J'attends
que la toute dernière goutte colorée sombre aux fins fonds de la nuit, et je la
contemple comme si l'ultime note d'un chant millénaire se taisait à jamais.
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Jour 88
Soleil grillé |
365 jours par an, je regarde mon reflet niché au cœur de l'autre. Celui
que je croise dans la fugacité de l'instant, que je ne connais pas mais qui me
devine. Je cherche un signe de reconnaissance, un petit rayon de soleil qui me
dirait "Je te vois telle que tu es et je ne te juge pas". L'absence
de lueur laisse place à la peur, j'hésite, fais demi-tour mais reste muette.
365 jours par an, je plonge dans les délices du silence. Il m'entoure,
comme un chaud manteau d'hiver et me permet d'observer le monde sans passer le
mur du son. Il m'apprend la simplicité de l'instant. Il me regarde droit dans
les yeux, et j'y vois mon visage, celui de mon âme, celui que je cherche depuis
la nuit des temps.
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Jour 89
Micro-sieste |
365 jours par an, je reconnais l'étincelle d'une âme croisée auparavant.
L'espace d'un battement d'aile nous remontons le temps jusqu'à la genèse de
notre histoire. Un sourire au coin des yeux, nous bavardons d'un simple regard
et prolongeons l'instant par pure gourmandise.
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Jour 90
Je t'attendais |
365 jours par an, je laisse le temps me prendre par surprise. Il m'invite à le suivre et à découvrir de nouveaux passages vers une joie enfantine qui me fascine. Celle qu'on monte à cru, les cheveux aux vents et qui fait siffler l'éternité à nos oreilles.
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Jour 91
Faire un choix |
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Jour 92
Punch
365 jours par an, je me drape d'un amour bienveillant, je laisse mon
regard se poser sur le tiens et je t'invite à la vie !
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Ca rend super bien avec les photos, c'est superbe !
RépondreSupprimerQuel plaisir de lire ces mots :)
RépondreSupprimerBravo à Christelle pour les textes et Carole pour les photographies...le tout est en harmonie.
Alain