dimanche 11 janvier 2015

Je Suis Charlie

Jour 05
Le campeur du quai Panhard et Levassor

Jour 06
Nouveaux Horizons

Jour 07
Partir debout plutôt que de vivre à genoux

Jour 08
Armes de destructions massives

Jour 09
Ce matin-là, a été un matin exactement comme tous les autres. Je suis arrivée au travail et je me suis mise à la tâche comme d’habitude.
Dans la matinée, ma collègue qui jetait un œil sur l’Obs (pour qui je travaille –les abonnements hein, c’est tout) met dit : « tiens une attaque à Charlie Hebdo ». Tout ce qui me vient à ce moment c’est : « qu’est-ce qu’ils ont encore bien pu dessiner ! ».
Plus tard, j’ai appris ce c’était bien plus grave que ce que je pensais. Ils ont tué ! Un cocktail Molotov balancé sur des locaux vides, passe encore, mais là ……. C’est un bain de sang dont il s’agit.
Cabu (avec qui on a tous grandi au club Dorothée), Wolinski et son amour immodéré des femmes, Charb patron de Charlie Hebdo et son garde du corps Franck Brinsolaro, Oncle Bernard, Honoré, Tignous, Michel Renaud, Elsa Cayat, et, Mustapha O., Frédéric Boisseau.
C’est une exécution en règle. Ils sont là pour les acteurs de Charlie Hebdo, les autres ne sont que des dégâts collatéraux pour eux. Ils s’en foutent. C’est à l’arme lourde qu’ils rétablissent leur vérité. Ils assassinent la liberté le doigt sur la détente. Coup par coup, méthodiquement. Aucun affolement. L’enquête révélera qu’ils ne s’attendaient pas véritablement à sortir des locaux vivants. La retraite n’est pas préparée. Leur attaque est une réussite, leur cavale une plantade totale. Ils exécutent (il n’y a pas d’autres terme) l’agent de Police qui leur barre le passage. Ils descendent de la voiture, tirent une rafale. L’agent s’écroule. Il leur lance « vous allez me tuer ? » et eux, de lui rétorquer, « non ça va chef ! », ils l’achèvent d’une balle dans la tête dans un « crochet » tout militaire selon l’ex Directeur du GIGN. Ce qui amène forcément la question d’un entrainement paramilitaire Djihadiste en France ou à l’Etranger.
Pour ma part, je suis sonnée, j’ai envie de pleurer. J’essaie d’accuser lentement le coup.
Le soir, je me retrouve prostrée devant mon écran et je n’arrive plus à décrocher. Je n’arrive pas à croire ce que je vois. J’envoie un message à un ami qui se trouve au plus près de l’action. Tout ce que je vois est bien réel…..
Le lendemain matin, l’interview de Patrick Peloux sur France Inter est déchirante. Il pleure, moi aussi. Je me fous de savoir quel visage je suis en train d’offrir aux autres. Je suis dans le train, donc pas seule, mais je m’en tape.
La journée se passe au rythme des sms, et du déroulement des actions que je suis sur l’Obs.
A midi, la minute de silence se fait dans un silence très lourd. Il n’y a que des têtes courbées, des cœurs lourds d’émotion, et la pluie s’est jointe à l’évènement. Le ciel pleure avec nous.
On nous a assigné des hommes en arme. Ils gardent l’entrée du bâtiment, mais je sais qu’ils seraient les premières victimes si, par effet d’émulation, d’autres abrutis se mettaient en tête de venir dézinguer tout ce qui peut tenir un stylo.
Le jour suivant se passe un peu dans le brouillard. J’ai très peu dormi, je suis inquiète, et je supporte à peine les conversations, et les bruits autour de moi.
L’assaut est enfin donné vers 17h. Simultanément sur les deux lieux de prises d’otages, le RAID et le GIGN entrent en action et mettent fin à ce cauchemar, eux aussi de façon méthodique. Ils ont surement en tête la mort de leurs collègues dont la toute nouvelle stagiaire Clarissa Jean-Philippe exécutée par Amedy Coulibaly, grand habitué des cellules Françaises et en accointance avec les frères Kouachi.
C’est une délivrance ! un message : « ca y est, ils sont morts »….
Je marche près de Bercy, je profite des dernières lueurs que ces cons ne verront jamais.
Nous sommes tous CHARLIE. C’est le slogan depuis le drame.
En assassinant une troupe de joyeux drilles toujours prêts à écorner la religion, la politique et tous ceux qui se prenaient un peu trop au sérieux, ils ont seulement réussi à les rendre immortels.
« On a tué Charlie Hebdo » criaient-ils. Le prochain tirage à un million d’exemplaires prouve le contraire. D’autres dessinateurs ont pris leurs crayons et leur palette graphique.
Vous n’avez rien tué du tout ! Vous avez mis au jour la vaste étendue de votre connerie. Vous êtes morts pour un Dieu qui vous refuserait l’entrée de « votre » Paradis s’il y en avait un. Pas de vierges pour vous, juste le néant et notre mépris.
Vous avez tué dans une salle de conférence de rédaction, et vous êtes morts dans une imprimerie. Quelle ironie non !
Dans quelques temps, vous serez trois noms dans un fichier de la DGSI, les noms de vos victimes seront à jamais présents dans nos têtes et dans nos cœurs.
Vous n’êtes rien et la marche Républicaine où toutes les communautés (même celle dont vous vous réclamez et qui vous rejette en bloc), toutes les convictions religieuses et politiques qui avanceront main dans la main, le prouvera. Le peuple de France sera là pour vous prouver à quel point vous êtes morts pour rien.
Mes valeurs, ma France sont toujours debout, comme ceux qui sont morts sous vos balles. Ils ont défendu la liberté, celle de s’exprimer…. Jusqu’au bout.

Jour 10
Bidouillages informatiques et soirée entre amis

Jour 11
Mais où est Charlie ?
3.7 Millions de manifestants pacifiques pour la liberté d'expression, contre l'obscurantisme, le terrorisme et la terreur sous toutes ses formes

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