dimanche 30 septembre 2012

L'imaginarium

Jour 268
 Souviens-toi .... Comment ça tu ne te rappelles pas !
Demande leur à ces bâtiments, ils ont tout vu, ils savent.
Ils étaient là. Juste là !
Jour 269
 J'en ai lu des livres, des pavés et des moins épais. J'ai cherché .... partout.
J'en ai lu des lignes et des mots. J'ai cherché partout, et je ne me souviens plus.
Jour 270
 J'en ai fais des kilomètres en train, passé des ponts, trimbalé des valises.
J'ai cherché ailleurs, ... loin. Mais rien.

Jour 271
 Eux, ils l'ont vu, même de façon fugace. Ca leur a traversé l'esprit et paf ! il était là.
Ils ont fixé l'image, le temps, fait des fantômes le temps d'une pose trop longue.
Ils ont croisé des anges, le temps d'une fête foraine déserte. Ils ont traversé des cimetières en pleine nuit. Ils l'ont mis à nu et fait traîner le temps, ça sert aussi à ça une tortue.
Jour 272
 Ils l'ont vu dans leurs voyages. Les autres, ils savent, eux !
Jour 273
 Moi je n'ai plus que ce temps pour m'en souvenir, après il faudra que j'invente une autre histoire. L'espace de quelques secondes, j'ai croisé l'imaginaire .....
Jour 274

dimanche 23 septembre 2012

Contemplation

Jour 261
Une semaine sans paroles, le nez en l'air et les yeux au ciel.

Jour 262
A essayer de planter mon regard dans celui de l'autre, j'y ai perdu la lumière pour ne conserver que l'ombre.
Jour 263

J'ai pris de la hauteur, j'ai pensé dominer le monde. Je n'en suis que tombée de plus haut. Perchées bien haut sont les femmes sur leur talons.

Jour 264

J'ai regardé au loin, je l'ai vue se découper dans l'ombre. Au soleil couchant, se révélaient les secrets dans les dernières secondes.

Jour 265
 Et je les ai vus là, au ras du sol à regarder passer le monde. Celui qui vit, qui les ignore et qui vit une autre vie.


Jour 266
 Celle dans laquelle je mords, et qui éclate comme un fruit mur après quelques bouchées répandant son suc vital sur son passage frais.
Jour 267
Parfois comme un cadeau, ou une malédiction. Il faut la vivre pas à pas et en apprécier les secondes pour que les heures se fassent jours depuis que le monde est monde. 

dimanche 16 septembre 2012

Le Prédicateur


Cette semaine, j'ai croisé la route d'un prédicateur. Je descendais de mon train du matin et j'entendais quelqu'un haranguer la foule. J'ai d'abord cru à une manifestation dans la gare, c'est déjà arrivé. Je me suis approchée, je n'ai pas eu à faire beaucoup de pas pour ça. Il était là tout seul, deux "sécurité ferroviaire" l'empêchaient d'aller vers les gens, et il criait. Je n'ai pas compris tout de suite ce qu'il disait. J'ai cru qu'il parlait une autre langue, j'ai donc mieux écouté. Et puis il est passé devant moi et là, j'ai entendu. Et ce que j'ai entendu m'a glacée. "Le royaume des cieux est proche, repentez-vous !". J'avais déjà assisté à cette scène sur un quai de RER et ça m'avait juste fait sourire, mais avec le contexte actuel cette phrase a eu un gout différent.

Jour 254

Jour 255


Je suis athée. La religion n'a jamais eu d'impact sur moi, et ça a tout de l'histoire qu'on raconte aux adultes pour qu'ils restent dans le  droit chemin. Les Evangiles apocryphes pour certains ont beaucoup plus de crédibilité que la bible elle-même puisqu'ils n'ont pas eu la faveur des moines copistes et n'ont donc pas été retouchés à leur sauce.

Jour 256


Il était là à arpenter la gare d'un pas pressé pour aller .... nulle part. Il avait l'air "normal". Habillé de façon détendue mais classique. Pas de couleurs mal mélangées, pas de tendance hippie, petite barbiche, la seule chose qui le démarquait était cette conviction dans le regard. Il traversait notre monde, habité par ses idées, ses croyances, sans réellement nous voir. Notre monde le dévisageait tout en marchant d'un pas pressé pour prendre son métro. "Encore un dingue !".

Jour 257


Pas loin de penser la même chose, je l'ai croisé en baissant les yeux et en évitant soigneusement de le percuter. La fin de l'année s'approche doucement et le spectre de l'annonce de la fin du monde, quelle que soit la conviction des gens, apparait au moment où on s'y attend le moins. L'affiche d'un film, une émission de télé, un prédicateur. Les gens plaisantent, tournent cette perspective en dérision, pour conjurer le sort certainement.

Jour 258


Je ne crois pas en Dieu, en aucun dieu. Je crois en la Nature, je crois dans la physique et par dessus tout je crois en la philosophie. J'essaie de mettre un peu de tout ça dans mes images. Certains diraient : "mais alors à quoi te raccroches-tu quand ton monde s'écroule ?", Pas en Dieu c'est une certitude, pour le reste je fais ce qu'il faut. Un peu de Culture, de l'histoire, beaucoup de remise en question, du bricolage quoi !

Jour 259


Est-ce que je crois dans cette annonce funeste ? Pas plus que ça, mais comme beaucoup, je serai soulagée quand cette date sera passée et qu'on se sera enfin débarrassé de tous ces allumés qui nous font peur et de toutes ces émissions qui font de l'audimat en nous préparant à mourir ou tout du moins à l'idée que ça pourrait très bien arriver plus vite qu'on ne croit. 

Jour 260
Rien ne vaut le jour qui se lève, il est réel. Cette phrase n'a jamais eu autant de valeur qu'à présent : CARPE DIEM.....

dimanche 9 septembre 2012

Je rêve ....

Je rêve de matins blancs, de ceux où on garde les yeux mi-clos tant la lumière est aveuglante.
Jour 247


Je rêve de ces matins où on rabat le drap pour se dire des secrets à l'abris des regards.

Jour 248

Je rêve de bruits feutrés, de longs silences et de grains de peau.

Jour 249

Le chuintement de deux peaux qui se frôlent et deux souffles qui se mêlent.

Jour 250

Peut-être un des derniers matins, de ceux où tout bascule.

Jour 251

De ceux où on passe de la lumière au crépuscule en plein jour...

Jour 252

De ceux où à la frontière de la folie, je me perds ..... parfois ..... à demi ...
Jour 253


dimanche 2 septembre 2012

Quand vient la fin de l'été ......

Jour 240 
Il y a comme une odeur de rentrée dans ces derniers jours estivales. J'ai beaucoup plus de mal à me frayer un passage sur le quai de la gare et je ne parle même pas de trouver une place assise le matin dans le train ou le métro. Bientôt le retour des voyages assise dans le porte-bagages.

Jour 241
 Les touristes se raréfient, on a, par contre, un peu plus de place sur les trottoirs. M'enfin, c'est Paris tout de même, et il y aura toujours des touristes quel que soit le jour de l'année.

Jour 242
 Il y a toujours du soleil, même si on sent bien la fraîcheur s'installer insidieusement. La nuit trop longtemps mise à l'écart regagne du terrain comme une maîtresse jalouse.
Jour 243
 Une chose ne change pas, les hommes se retournent toujours sur le passage des femmes. Une jupe passe et les cervicales masculines trépassent ....

Jour 244
 Les canards, eux, s'en foutent. Ils s'ébattent dans la Seine sans se soucier du jour d'avant ou de celui d'après. Ils vivent, nagent et le reste .... bah ça n'existe pas !
Jour 245
 Un petit tour au pays Indien pour fêter Ganesh. Une autre façon de sceller la fin de l'été. On y rencontre la vie, les couleurs, les odeurs de safran, d'encens et de noix de coco mélangées. On y rencontre aussi des amis, un appareil à la main, l'oeil aux aguets et un sourire sur les lèvres.  Ca sert aussi à ça les défilés. On renoue les liens un peu desserrés ou on en noue de nouveaux.
Jour 246